Et à grande vitesse, d'ailleurs. Si Aero ne m'avait pas averti, je crois que j'étais bon pour mourir. J'esquivais de justesse la queue empoisonnée d'un Seviper visiblement d'humeur repoussante. Ses yeux le prouvaient, on aurait dit qu'ils voulaient m'assassiner. J'aime ce que je vois.
« Aero, tu t'en charges. Flammèche ! »
A peine avais-je fini ma phrase que l'air se réchauffait brusquement autour de moi. Je me sens revivre. Parfois, j'aimerai presque être un Pokémon, pour pouvoir participer à des combats intenses où je risquerai ma vie à chaque instant. Car c'est en frôlant la mort qu'on se sent vivre à nouveau.
« Affaiblis-le suffisamment pour une capture. Il fera une bonne recrue. »
Je devinais sans mal l'air vexé de mon Goupix. Bien sûr qu'il est jaloux. Il était mon seul et unique partenaire au début, et voilà qu'il se retrouve entouré de gêneurs qui le menacent. Mais rien ne remplacera sa présence qui est devenue indispensable à mon voyage. Sans lui, je ne serai rien. C'est une évidence. De plus, il s'en tirait vraiment bien. Mon adversaire était suffisamment faible pour se laisser berner par l'adorable regard de mon partenaire et n'arrivait pas à esquiver entièrement les gerbes de feu qu'il lui envoyait à nombreuses reprises, esquivant sans cesse les attaques pataudes de ce serpent qui restait déboussolé par la pression qu'exerçait la force d'Aero. Même si j'appréciais particulièrement ce spectacle, j'y mis fin en envoyant une cage rougeoyante qui s'écrasa en plein sur la tête de ma cible. Il tentait cependant de résister, mais j'étais sûr de le capturer.
« Bon travail, Aero... Décidément, tu deviens vraiment fort, quand tu veux. »
Un craquement se fit entendre alors qu'une immense bouche criante fonçait droit vers moi.
« Me fais pas rire et rentre dans ta cage, saloperie. »
J'esquivais de justesse les crocs dégoulinants de poison, mais la queue qui fonçait vers moi n'était pas un bon présage. Je dus ma survie à une seconde Pokéball qui arrêta le mouvement en heurtant le corps mou de ma cible, l'enfermant à l'intérieur sans problème. Et cette fois, bien qu'il se débattit, il ne put sortir une seconde fois et un "clic" satisfaisant se fit entendre. Je ramassais sans attendre la cage de mon nouveau compagnon de route.
« Dépêchons-nous d'atteindre Gavotte, maintenant. Cette route me donne des envies de meurtres. »
Sans chercher à me désobéir, mon seul et unique ami me guida droit vers l'objet de mes désirs, un village si paisible, mais aux feuilles si pourries...