Un contact. Un simple contact. Prolongé, réel, prenant, épuisant. Pas pour le corps, mais pour l'esprit. Ces sensations, à la fois attirantes et malsaines, combinées dans un cocktail édifiant et presque indécent, étaient pourtant nées d'une simple accolade. D'une simple manière pourtant à la fois pudique et mignonne de se réchauffer, alors que le temps était pourtant bien plus motivé à vous transformer en Némésis de bateau insubmersible.
Parce que oui, il faisait froid. Les saisons, c'est surfait, maintenant le mieux est l'aléatoire. Bien au-delà des pensées du scientifique, cette simple phrase devait très certainement être marquée dans le calendrier de mère nature, qui semblait jouer avec les températures comme un enfant joue avec une boite de lego. Tout d'abord un construit quelque chose de beau, une tour, symbole de puissance et de hauteur. Et puis notre envie irrésistible de tout casser prend le dessus, et d'un coup-de-poing bien sentit la tour s'effondre, brutalement, violemment. Les blocs s'écrasent sur le sol. Et bordel, Mère nature semblait avoir une droite bien plus qu'acceptable.
Ensuite, il était peut-être sage de penser que le lieu était aussi une chose qui jouait. Une forêt, épaisse, connue comme la forêt mélodieuse. Un endroit qui semble pourtant si joli, mais qui cache un véritable nid à glace : les arbres, touffus, cachaient les rayons du soleil comme une longue robe cache les jambes d'une jeune fille, empêchant la douce chaleur d'apparaître au creux du corps de l'Homme. Alors qu'il en avait bien besoin, d'un peu de ça, là, tout de suite.
Et on en revient alors au départ de ces quelques lignes. Un simple contact. Celui d'une jeune fille qui partageait actuellement les jours du scientifique, bien entendu. Une bien belle petite rousse, aux moues adorables et à la présence plus qu'appréciable pour Vocruen.
Elle était collée à lui, bras dessus bras dessous, tentant au mieux d'obtenir un peu de cette douce chaleur humaine. Bien plus que deux simples amis qui voyagent, ils ressemblaient presque à un couple. Et c'était ce qui gênait le jeune homme. Attention ! Pas de la gêne dans le sens où il trouvait cela désagréable, bien au contraire et à sa grande surprise d'ailleurs, c'était simplement qu'il n'était nullement habitué à ce genre d'attentions. Rare, agréable, mais rare. Son corps entier ne semblait lui-même rien comprendre à tout ça, réagissait de manière aléatoire, ce qu'il détestait. Vocruen n'apprécie pas l'aléatoire. Il aime savoir où il va, ce qu'il fait. Ce qu'il pense. Ce qu'il ressent.
Mais avec elle, c'était peine perdue.
Son corps, son odeur, tout le perturbait. Son visage restait, difficilement, impassible. Son regard planté vers le loin lui permettait de garder un minimum de contrôle de soi, mais le reste n'aidait pas. Ils étaient seuls. Seuls. Aucune âme n'était surement présente à des kilomètres à la ronde. Et ce silence. Bordel. Pas un bruit, pas un son. Le tout n'était rythmé que par leurs pas, écrasant feuilles et bâtons, sans réellement y faire attention. Mais au moins, il n'entendrait pas sa v-
Merde.
Un murmure arriva à son oreille. Sa voix, douce, sensuelle, résonnait déjà dans sa petite tête. Un "vooc" dit d'un ton presque mielleux, presque suave. Il ne répond pas tout de suite, sa tête finissant par tourner, tombant dans un piège involontaire. Son regard croise alors celui de la jeune femme, qui semblait... fatiguée. Crevée. Une légère pensée aux nuits endiablées le fit légèrement sourire, rictus s'effaçant en comprenant que cela n'avait aucun rapport. Bien qu'elle essayait de le cacher, le scientifique sentait que quelque chose clochait chez son amante. Mais quoi ?
Il n'a plus le temps de réfléchir, son cerveau s'embrumant alors que la belle se colle plus à lui. Elle finit devant lui, son corps rencontrant directement le sien alors que ses lèvres glissent sur son cou. Le contact le fit frissonner, se mordant légèrement la lèvre sous l'envie. Sans le remarquer, ses bras vinrent autour d'elle, l'enlaçant dans une étreinte suave, crispant ses doigts sur sa peau, comme si le jeune homme avait peur que la rousse disparaisse.
L'homme ne répondait rien. Il n'y arrivait pas. Son regard se perd, sans moyen de retour, dans le regard de son amante. Ses doigts serrent un peu plus sa veste, et Vocruen se mord légèrement les lèvres. Putain. Que ressentait-il pour elle, à la fin ? De l'amitié ? De la luxure ? Tout s'embrouillait.
Ce qui le ramena à la réalité fut de nouveaux mots de la belle. C'était une phrase avec énormément de double sens, avec la même voix suave de tout à l'heure. C'en était trop. Ils étaient dans une forêt, certes, et ils pourraient être surpris, mais l'envie prenait le pas sur la raison. Son regard s'abaissa, observant le corps couvert de la dresseuse. Mais là où certains voyaient des couches d'habits servants à combattre le froid, l'imagination du jeune homme remplaça le tout par le corps nu et délicieux de Murphy, observé tant de fois dans les chambres chaudes des centres pokémons. Chaudes, comme les soirées vécues.
Sans un mot, il la plaque lentement contre un arbre, son regard revenant dans celui de sa partenaire. Tant pis pour la discrétion et tant pis pour le bon sens.
Sa main remonte doucement, venant caresser ses cheveux rouges, que le scientifique appréciait tant. Sans la quitter du regard, cette même main vint alors se loger sur sa joue, avant que son visage ne s'approche. Il scelle alors un long et furieux baiser, rempli de sentiments et d'envie, dévorant ses lèvres avec passion. Sans même attendre, sa langue quitte son logis pour briser la limite de la bouche de Murphy à la recherche de sa jumelle, entamant un balai buccal particulièrement agréable. Pendant ce temps, l'autre main appelée luxure se glisse directement sur son fessier, qu'il prend en main pour malaxer avec envie.
Il arrête quelques secondes le baiser, avec regrets, laissant un simple filet de salive relier leurs deux bouches, brisé par la parole du dresseur
| « Alors je vais te réchauffer, ma belle. » |
Calme, lent, l'homme retourna alors à la conquête de la bouche de sa partenaire, l'embrassant de nouveau avec la même brutalité presque animale. C'était ce qu'ils étaient, dans ce genre de moments. Les gens voient les couples comme deux êtres qui "font simplement l'amour", le missionnaire mensuel, eux c'était une toute autre affaire. Ils ne faisaient pas l'amour, ils baisaient. Cela enlevait-il du sentiment à l'acte ? Pas pour Vocruen. Malgré la violence, la luxure qui régnait dans la pièce durant ces moments, il y avait toujours une recherche du plaisir de l'autre, un respect, mutuel. Une envie, dévorante, brûlante, tel un feu de forêt qui n'avait que faire des mots et de la pression sociale.
Et là, il en avait envie. La sentir tremblotante sous ses doigts, sous ses coups de reins. En faire sa soumise, le temps de quelques heures, en faire sa chose, en faire une femme qui lui appartient, totalement.
Qu'elle soit sienne.